LABgamerz

Éditorial

Festival Lips #2 — Hydra

04.05.25
→ 25.05.25
Festival

Aix-en-Provence, Châteauneuf-le-Rouge, Marseille, Peyrolles-en-Provence


Équipe

Co-direction Elena Biserna, Magdeleine Groff

Direction artistique Elena Biserna

Administration de production Magdeleine Groff

Coordination de la communication Julie Maraillac

Direction technique Julien Dupuy

Régie son Nicolas Dick

Accueil public et médiation de l’exposition Fanny Jacob

Stagiaire production Rose Collin

Stagiaires techniques Olivier Mathieu, Arina Sidorova

Stagiaire communication et documentation Adrien Lacabanne

Identité visuelle Formaboom

Documentation En cours

Buvette Boisson Soiffe


Mentions

LABgamerz reçoit le soutien de la Ville d’Aix-en-Provence, de la Direction Régionale des Affaires Culturelles PACA, de la Région SUD, de la Métropole Aix-Marseille-Provence et du Département des Bouches-du-Rhône.

 

Le Festival Lips #2 – Hydra bénéficie du soutien de Perform Europe, de la Ville d’Aix-en-Provence, de la Métropole Aix-Marseille-Provence, de la Maison de la Musique Contemporaine (MMC), du CWB – Centre Wallonie-Bruxelles et de la Sacem.

 

Partenaires Cézanne 2025, Capital Bleu, PAC-Printemps de l’art contemporain, Parallèle, Pratiques artistiques émergentes internationales, MAC ARTEUM, Institut de l’image, ESAAIX – École Supérieure d’Art d’Aix-en-Provence, Radio Grenouille/Euphonia, GMEM — Centre national de création musicale, nadine, Marosi festival, Spazjiu Kreattiv, Chroniques, Ballet national de Marseille, Théâtre du Bois de l’Aune, Hexalab, Radio Zinzine, Anonymal, Librairie Lagon Noir

 

Remerciements Ville de Marseille, Domaine Le Loup Bleu, Grand Site Concors Sainte-Victoire

04.05.25
→ 25.05.25
Festival

Aix-en-Provence, Châteauneuf-le-Rouge, Marseille, Peyrolles-en-Provence

Avec Jenny Abouav, Gilles Aubry, Fatima Bianchi, Antoine Devillet, Magali Dougoud, Nina Leger, Valentina Medda, Ibrahim Nehme, Carlo Spiga et Derek MF Di Fabio, Myriam Rabah-Konaté, Anna Raimondo, Julie Rousse, Robertina Šebjanič, Bosque Vacío (Leena Lee & Guillermo Guevara)

 

Lips est un nouveau rendez-vous annuel présenté par LABgamerz à Aix-en-Provence et son territoire : un festival dédié aux pratiques artistiques émergentes, interdisciplinaires et hybrides. Lips porte le nom d’un vent venant du Sud-Ouest pour insuffler des courants, générer des vibrations, ouvrir des porosités, agiter la pensée et l’action. Lips renvoie également à l’organe de phonation, la bouche, point de contact entre soi, les autres et le monde. Lips est une densité de rencontres, un changement de température, un moment de partage de savoirs et de pratiques, un croisement de postures et de positionnements. Chaque année, Lips investit un champ de réflexion via une pluralité d’approches et de démarches artistiques ainsi que de formes, dispositifs et manières de rencontrer les publics : performances, installations, conférences, projections, débats, concerts, séances d’écoute, promenades et ateliers. Lips génère un réseau de relations, d’alliances, de complicités avec des artistes, des structures, des chercheur·ses, des citoyen·nes du territoire et d’ailleurs ; un réseau en expansion.

 

La deuxième édition de Lips est intitulée Hydra, un terme latin dérivé de la racine grecque ὕδριος, húdrios — « d’eau, aqueux ». Hydra est un mot polysémique : il désigne un légendaire monstre à plusieurs têtes, capables de repousser à chaque coupure, une île de la Mer Égée, ainsi qu’un genre de Cnidaires, des organismes pluricellulaires aquatiques considérés comme immortels pour leurs capacités régénératrices et donc emblématiques de la plasticité du vivant.

 

Le festival Lips #2 – Hydra utilise l’eau comme un prisme pour se baigner dans certaines des questions urgentes du temps présent. La planète traverse différentes crises hydriques profondément entremêlées : privatisation, contamination, pollution, désertification, épuisement et inégalité de l’accès aux ressources d’eau douce, et encore inondations, fonte des glaciers, alors que les niveaux des océans montent et des drames migratoires se produisent sans cesse dans nos mers. Nous devons repenser nos relations avec ou via l’eau.

 

Dans l’introduction de son livre Bodies of Water, Astrida Neimanis nous invite à reconcevoir nos liens écologiques, esthétiques et politiques avec le vivant à partir de nos corps, conçus comme des masses aquatiques. L’eau nous constitue, nous déborde et génère une relation de continuité avec les océans, les sources, les rivières, les bassins : « Sang, bile, liquide intracellulaire ; petit océan avalé, zone humide sauvage dans notre intestin ; ruisseaux abandonnés se frayant un chemin de l’intérieur vers l’extérieur, de l’utérus aqueux au monde aqueux : nous sommes des corps d’eau. »  L’eau est immersion, connexion, interdépendance et « aussi une archive planétaire de sens et de matière. » ¹

 

Lips #2 – Hydra se met à l’écoute de cette urgence et s’immerge dans les profondeurs des milieux aquatiques. En naviguant entre formes et dispositifs différents, Hydra nous convie à une série d’échanges et d’expériences sensibles pour suivre les propositions des artistes invité·es — entre sensibilisation, métaphore, critique, enquête, récit, fabulation, collaboration et recherche de réparation. Dans Hydra, il s’agit de repenser nos liens avec l’eau au-delà de l’utilitarisme pour la reconnaître comme source ou modèle de vie, comme un commun, comme entité naturelle, culturelle et politique ; il s’agit d’écouter le murmure des rivières et le rugissement des océans, de ressentir les tensions générées par la précarité et l’inégalité structurelle de l’accès aux ressources ; il s’agit d’explorer la mer Méditerranée comme horizon, frontière, milieu identitaire, histoire de communs et de séparations ; il s’agit d’apprendre des mammifères marins à survivre et résister dans des milieux hostiles ; surtout, il s’agit de plonger dans des identités fluides — ou repenser les identités comme fluides ; en fin de compte, il s’agit de se mouiller dans les complexités mouvantes des milieux marins ou d’eau douce, de faire le pari de prendre le large, d’abandonner nos repères pour embrasser la liquidité de nos catégories expérientielles et de pensée.

 

Elena Biserna

Directrice artistique de LABgamerz

 

 

¹ Astrida Neimanis, Bodies of Water. Posthuman Feminist Phenomenology (Londres-New York : Bloomsbury, 2017)